Accueil du site - Actualités Mala - La rentrée on y est. Réflexions sur l’avenir des projets

Bonjour,

20 ans ! Quelle Aventure… ! ( relire l’article) Quel chemin parcouru, quelle puissance de groupe on a développé ensemble, quand on voit cela avec un peu de recul, c’est tout simplement prodigieux.

Les Boys & Girls Towns de Madurai, les tribus de Pannaikadu, les camps médicaux, des milliers de familles aidées, en passant par les distributions de vaches laitières, les maisons d’enfants des rues, les puits, les nouveaux bâtiments, les campagnes d’information, les petits sidéens, les Tuition Centers, les blocs sanitaires dans combien d’écoles et encore d’autres, le sauvetage et le lancement d’un projet ambitieux à Kanpur, des centaines d’enfants nourris tous les jours dans les écoles de fortune des briqueteries, et combien d’autres actions et d’aides individuelles qu’on oublie… ?

Tout naturellement vint le temps de la maturité. Aider est loin d’être simple. Qu’est-ce qu’on ne s’est pas brulé les doigts, combien de fois n’avons-nous pas donné trop naïvement notre confiance… ? Qu’est-ce que cette culture indienne qu’on aime tant est difficile à comprendre, à assimiler et à accepter…

Mais pas à pas, on a quand même progressé sur ce chemin, jusqu’à ce qu’on se sente mûr pour entreprendre notre plus grande Aventure : la mise sur pied d’une "Ecole Mala", un super-projet respectueux de la culture et où on pourrait donner le meilleur de notre expérience. Un projet où on pourrait aller jusqu’au bout de notre effort pour rendre la dignité à des enfants défavorisés et montrer à la société qu’ils ont les mêmes capacités que les autres, pour autant qu’on leur donne les mêmes chances.

Une action qui ne concerne "qu’une poignée d’enfants" mais qui finalement pourrait servir d’exemple à n’importe quelle société, dans n’importe quelle autre culture.

Le concept non pas d’une école modèle mais d’un modèle d’école prit corps. On était comme poussé dans le dos par notre enthousiasme, ne pensant pas trop aux difficultés inhérentes qui ne manqueraient pas de surgir.

Et en effet rien n’était simple. Il fallait lutter sans arrêt. C’est toujours comme cela quand on veut faire bouger les choses. On finit par s’installer dans un faubourg de Pondy, là où les enfants sont sans grand espoir pour leur avenir. L’école leur serait réservée, elle serait non confessionnelle, elle serait gratuite, elle porterait le nom symbolique du modèle même de l’action sociale, …elle est née, c’est la Gandhiji School.

Plus de deux années de construction entrecoupées de luttes d’influence et de voisinage, et aussi tout au long le suspense : aurait-on des enseignants, et surtout, les familles nous confieraient-elles leurs enfants ? (Quelques photos de la construction)

Ebahissement du premier jour (relire l’article), oui, ils sont là, c’est un succès, il y en a 92, la plupart sont pieds nus, ils ont l’air sérieux et inquiet, s’ils savaient à quel point nous aussi nous étions inquiets… Mais ils ont vite compris qu’ils étaient tout comme nous les pionniers de l’Aventure, ils ont vite compris que leur école était avant tout leur maison. Ils ont vite compris qu’à la Gandhiji School discipline rimerait avec happiness, ils ont vite compris qu’on allait les guider, qu’on allait les aimer.

Depuis la première rentrée juste quatre années ont passé. Quatre années de travail, d’Inspections, d’augmentation du nombre de classes, d’agrandissement de la propriété, d’amélioration du niveau scolaire, de développement de la cogestion élèves professeurs, de succès sportifs, d’interaction avec différentes écoles, de voyages scolaires vers le Nord de l’Inde et même plus loin pour certains…

La fierté et la confiance en soi se sont installées. Les classes n’ont que 24 élèves, ce sont des groupes d’amitié, tous les ainés ont appris à nager, beaucoup sont inscrits en volley-ball, en échecs, au carrom, en yoga, ils participent aux compétitions où ils étaient inconnus jusqu’il y a peu, on se demande partout d’où ils sortent, ces élèves d’une école inconnue, fringants, bien élevés, fairplay…

Juin 2015. Dans quelques jours c’est la rentrée. Elle s’annonce rude. La 9ème année s’ouvre pour nos grands et grandes, et "à l’autre bout" s’ouvrent les deux années de maternelles. Trois classes supplémentaires + quelques places intermédiaires disponibles, soit environ 75 nouveaux ! Si les effectifs sont complets cela fera 11 classes de 24, 264 élèves ! Nous serons alors proches du nombre total de 288 un an plus tard, en juin 2016…

Qu’en est-il des professeurs et du personnel pour encadrer ce petit monde ?

Et bien du côté Enseignement on a maintenant 15 personnes : une Directrice, un professeur d’éducation physique, un professeur "volant", onze professeurs titulaires et une éducatrice.

Du côté du personnel on a 11 personnes : le Manager (Annamalai), un cuisinier aidé d’un assistant et d’une assistante, un responsable de la maintenance générale, trois dames d’entretien, un "Security" la journée et deux la nuit.

A court terme, c’est une question de quelques mois pour voir la fin des travaux, il faudra certainement une personne pour le "jardinage" : arroser, balayer, entretenir les terrains de jeu, les annexes, les abords, et puis l’année prochaine un ou peut-être deux professeurs lorsque la GS sera complète depuis la 1ère maternelle jusqu’au 10ème standard…

Près de 300 élèves et une trentaine de personnes pour les encadrer, vous savez, c’est une solide entreprise. Il faut bien sûr enseigner mais aussi nourrir, équiper, vêtir d’uniformes différents selon les âges, organiser les activités extra scolaires, les week-ends spéciaux, les repas supplémentaires à toutes sortes d’occasions. Sans oublier d’informer les donateurs. Pour les adultes il y a des soucis supplémentaires comme les horaires, les salaires, les heures extra-curiccular, les bonus, les assurances et caisses de pension.

Ce petit aperçu, chers amis et chères amies pour mieux faire comprendre à quel point notre école la Gandhiji School est en train de devenir un très gros projet et à quel point il demande soin, suivi et travail.

L’équipe Mala