Il a fallu près de deux ans pour transformer un hangar très industriel en une grande maison indienne riche et confortable. Les boiseries, balcons et balustrades, les vitrages décorés, les colonnes et portiques, il y a forcément une explication…
Pour le mobilier fixe et les équipements, toutes ces boiseries proviennent d’une grande maison (haveli) des années 1850 appartenant à une famille de la riche caste des Chettyars.La majestueuse porte d’entrée donne un avant-goût du raffinement de l’intérieur. Cette maison était située dans la campagne de Tekkur, dans le Chetti Nadu. Le Chetti Nadu est situé au sud du Tamil Nadu, entre Madurai et le Golfe du Bengale. C’est la région d’origine de la caste des Chettyars... La richesse des Chettyars s’est surtout développée depuis le début du 19ème siècle jusque dans les années 1930, principalement grâce au commerce avec la Birmanie et les Indes orientales de l’époque.
Les Chettyars ont pour la plupart déserté leur région. Ils sont toujours « dans les finances », mais à Chennai, Mumbai, Bangaluru, Franckfort, Dubai, Toronto, New York… Ils ont laissé un riche héritage culturel.
Une énorme bâtisse de 108 pièces, halls et cours intérieures, devenue inhabitable et destinée comme beaucoup d’autres à la destruction pure et simple. Achetée en partenariat avec un entrepreneur indien.
Après récupération de tout le bois de teck, des poutres, des colonnes, des portes et de certaines pièces de menuiserie en bon état, la maçonnerie a été évacuée et le terrain revendu après nettoyage. La grande quantité de bois nécessaire à notre aménagement a été ainsi obtenue grâce au bénéfice de cette opération immobilière.
Une équipe de menuisiers indiens dont de nombreux apprentis a ensuite travaillé pendant un an et demi à la préparation des centaines de pièces du puzzle : balcons, balustrades, châssis, colonnes, estrades et mobiliers en tous genres, fabriqués sur mesures en fonction de notre bâtiment. Un soin particulier a été apporté à reconstituer l’atmosphère de la grande haveli d’origine, depuis la conception du plan jusqu’au réassemblage des éléments et aux petits détails de finition.
De belles pièces comme les portiques provenant d’autres Etats de l’Inde, Rajasthan et Gujarat principalement, ont été incorporés pour compléter l’ensemble.
Les urlis sont originaires de l’Inde du Sud mais ils sont employés depuis très longtemps dans tout le pays pour la cuisson de certains plats lors de grandes cérémonies comme les festivals et les mariages.
Ils sont fabriqués en laiton (cuivre + zinc) ou en bronze (cuivre + étain). Les recettes locales ajoutent parfois en petite quantité du nickel, du chrome et du magnésium. Le diamètre des urlis varie de celui d’une petite poêle à plus d’un mètre. Tirunelveli, pointe Sud du Tamil Nadu, est la ville la plus connue pour leur fabrication, …maintenant quasi abandonnée au profit de récipients plus modernes. Les urlis se retrouvent progressivement dans les belles demeures et les halls des grands hôtels. Ils risquent de ne plus être exportables d’ici peu.
L’urli du patio fut commandé par une famille riche de Thiruvanantapuram (Trivandrum, Kerala) pour le mariage de leur fille. Sa taille est exceptionnelle. Il a fallu près d’un an pour obtenir le permis d’exportation par le Archeological Department de Delhi. Chargé et déchargé sans grues de camion en camion, emballé dans une caisse renforcée, chargé et déchargé dans les containers, déposé sans casse à sa place définitive, la difficulté et le risque sont trop grands, il n’a pas de prix …et n’est pas à vendre.
Il est possible de commander du mobilier similaire à celui du magasin. L’équipement fixe de la maison n’est pas à vendre de même que les lampes et quelques pièces de collection privée devenues trop rares… Il est néanmoins possible dans certaines limites d’obtenir sur commande du mobilier similaire en bois de teck ou de Kalimaruthu, ainsi que des ventilateurs de plafond, robinetteries, lampes et carrelages artisanaux.